Page:Aristote - Histoire des animaux - traduction Jules Barthélemy Saint-Hilaire.djvu/91

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transforme, et revêt le corps des animaux inférieurs, selon les qualités qu’il a montrées durant la vie. Ainsi, les hommes timides transmigrent dans des corps de femmes ; les hommes frivoles et légers, dans des corps d’oiseaux ; les hommes violents et cruels, dans des corps d’animaux féroces. On conçoit qu’une zoologie faite dans cette vue ne peut guère aboutir à la science et à la vérité et quoique Aristote ait été le disciple de Platon pendant vingt ans, il s’est bien gardé d’adopter une méthode qui faussait tout par des idées préconçues, et qui tirait, d’observations superficielles, des conséquences qu’elles ne contenaient pas.

Aristote n’a pas parlé du Timée et de cette physiologie dans son Histoire des Animaux, ni dans les Traités des Parties et de la Génération ; mais il l’a réfutée tout au long dans le Traité de l’Âme (pp. 129 et suiv. de ma traduction). Il semble en avoir fait assez peu de cas, du moins en ce qui concerne plus particulièrement la psychologie. C’est que pour Aristote l’âme est plutôt le principe vital que le principe pensant. C’est tout le contraire pour Platon, que la morale touche infiniment plus que l’histoire naturelle. De là, une dif-