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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1017

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§ 26. Socrate poursuivait également une chimère quand des vertus il faisait autant de sciences. Il avait beau soutenir cet autre principe que rien n’est fait en vain, il ne voyait pas que si les vertus sont des sciences comme il le dit, il en résulte nécessairement que les vertus sont parfaitement vaines. Et pourquoi ? C’est que pour toutes les sciences, du moment même qu’on sait d’une science ce qu’elle est, on y est savant et on la possède. Par exemple, si l’on sait ce que c’est que la médecine, du même coup aussi l’on est médecin ; et de même pour les autres sciences.

§ 27. Mais il n’y a rien de pareil pour les vertus ; et l’on a beau savoir ce qu’est la justice, on n’est pas juste pour cela sur le champ ; et de même pour tout le reste. Ainsi donc, les vertus seraient parfaitement vaines dans cette théorie ; et il faut dire qu’elles ne consistent pas uniquement dans la science.