Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1073

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disons-nous jamais des autres animaux qu’ils sont tempérants; car ils ne possèdent pas la raison, qui pourrait leur servir à distinguer et à choisir ce qui est bon ; et toute vertu s’applique au bien, et ne concerne que lui. En résumé, on peut dire que la tempérance se rapporte aux plaisirs et aux peines, mais seulement à ceux que peu vent nous donner les deux sens du toucher et du goût.


CHAPITRE XXI.

§. 1. À la suite de ceci, nous pouvons parler de la douceur, et montrer ce qu’elle est et en quoi elle consiste. Disons d’abord que la douceur est un milieu entre l’emportement, qui se met toujours en colère, et l’impassibilité, qui ne peut jamais s’y mettre. Nous avons déjà vu que toutes les vertus en général sont des milieux. Cette théorie pourrait être facilement prouvée, s’il en était besoin, et l’on n’aurait qu’à remarquer qu’en toutes choses le meilleur est dans le milieu ; que la vertu est la disposition la meilleure ; et que, le milieu étant le meilleur, la vertu est par conséquent le milieu.

§ 2. L’exactitude de cette