Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1210

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Nous ne partageons pas tout à fait l’idée exprimée dans cette inscription ; et suivant nous, le bonheur qui est la plus belle et la meilleure de toutes les choses, en est aussi tout à la fois la plus agréable et la plus douce. § 2 Parmi les considérations nombreuses que chaque espèce de choses et chaque nature d’objets peuvent soulever, et qui demandent un sérieux examen, les unes ne tendent qu’à connaître la chose dont on s’occupe ; d’autres tendent en outre à la posséder, et à en tirer toutes les applications qu’elle comporte. § 3[1]. Quant aux questions qui ne sont, dans ces études philosophiques, que de pure théorie, nous les traiterons, selon que l’occasion s’en présentera, au point de vue qui les rend spéciales à cet ouvrage.

§ 4[2]. D’abord, nous rechercherons en quoi consiste bonheur, et par quels moyens on peut l’acquérir. Nous nous demanderons si tous ceux qui reçoivent ce surnom d’heureux, le sont par le simple effet de la nature, comme ils sont grands ou petits, et comme ils diffèrent par le visage et le teint ; ou bien, s’ils sont heureux grâce à l’enseignement d’une certaine science qui serait celle du bonheur ; ou bien encore, si c’est par une sorte de pratique et d’exercice ; car il est une foule de qualités diverses que les

  1. De pure théorie. C’est ainsi que, dans la Morale à Nicomaque, Aristote poursuivait surtout un but pratique.
  2. Et par quels moyens on peut l’acquérir. Ce n’est plus là de la pure théorie. — Par le simple effet de la nature. Cette question est traitée tout au long, plus loin, livre VII, ch. 14.