Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1252

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nS MORALE À EIJDÈME.

traire, les vertus morales appartiennent à cette autre partie de l'âme qui, sans avoir la raison en partage, est faite par nature pour obéir à la partie qui possède la raison ; car nous ne disons pas en parlant du caractère moral de quelqu'un qu'il est sage ou habile, nous disons qu'il est, par exemple, doux ou hardi. § 21. On le voit donc , ce que nous avons d'abord à faire, c'est d'étudier la vertu morale, de voir ce qu'elle est, et quelles en sont les parties, car c'est là que notre sujet nous conduit, et d'apprendre par quels moyens elle s'acquiert. Notre mé- thode sera celle qu'on prend toujours, quand on a déjà un sujet précis de recherche, c'est-à-dire qu'en partant de données vraies mais peu claires, nous tâcherons d'arriver à des choses vraies et claires, tout ensemble, g 22. Nous sommes ici à peu près dans le cas de quelqu'un qui dirait que la santé est l'état le meilleur du corps , et qui ajoute- rait que Coriscus est le plus hâlé de tous les hommes qui sont en ce moment sur la place publique. Il y aurait cer- tainement dans l'une et l'autre de ces assertions quelque chose qui nous échapperait. Mais cependant pour savoir précisément ce que sont ces deux idées l'une par rapport à l'autre, il est bon d'en avoir préalablement cette vague notion. § 23. Nous supposerons en premier lieu que le

��§20. En parlant du caractère jno- § 22. Coriscus. Exemple dont se

rai, La différence n'est pas aussi sert liabilueUement Aristote. — En

tranchée dans notre langue qu'elle avoir d'abord cette vague notion.

semble Tèti e en grec. Et peut-être alors trouverait-on que

§ 21. £n partant de données le hûle du teint est le signe d'une vie

vraies mais peu claires. Idée fami- active et rude, et par conséquent

lière à'Arislote, et qu'il a souvent aussi le signe d'une saiité robuste,

répétée. Voir dans la Morale à Nico- § 23. Nous supposons en premier

inaque livre 1, ch. 5, § 1. lieu. Détails trop longs, et qui ne

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