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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1253

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meilleur état est produit par les meilleures choses, et que ce qui peut être fait de mieux pour chaque chose vient toujours de la vertu de cette chose. Ici, par exemple, les travaux et les aliments les meilleurs sont ceux qui produisent le plus parfait état du corps ; et à son tour, le parfait état du corps permet qu’on se livre le plus activement aux travaux de tout genre. § 24[1]. On pourrait ajouter que l’état d’une chose, quel qu’il soit, se produit et se perd par les mêmes objets pris de telle ou telle façon ; et qu’ainsi la santé se produit et se perd selon l’alimentation qu’on prend, selon l’exercice qu’on fait, et selon les moments. Au besoin, l’induction prouverait tout cela bien évidemment. De toutes ces considérations, on pourrait conclure d’abord que la vertu est moralement cette disposition particulière de l’âme qui est produite par les meilleurs mouvements, et qui, d’autre part, inspire les meilleurs actes et les meilleurs sentiments de l’âme humaine. Ainsi, c’est par les mêmes causes, agissant dans un sens ou dans l’autre, que la vertu se produit et qu’elle se perd. § 25[2]. Quant à son usage, elle s’applique aux mêmes choses par lesquelles elle s’accroît et se détruit, et relativement auxquelles elle donne à l’homme la meilleure disposition

  1. On pourrait ajouter. Même remarque. — Au besoin, l’induction. C’est-à-dire l’analyse des faits particuliers qui pourraient conduire a une généralité. — La vertu est moralement. J’ai ajouté ce dernier mot à cause des deux acceptions très différentes qu’on a données dans le texte au mot de vertu.
  2. Quant à son usage. Toutes ces diverses pensées sont évidemment exprimées ici d’une manière insuffisante. On peut les retrouver plus complètes et beaucoup plus claires dans la Morale à Nicomaque, livre II, ch. 2, § 6.