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278 MORALE A EUDÈME.

que l'animal; mais l'homme n'agit véritablement que quand il agit avec sa raison. § 6. Tout ce qui est forcé est toujours pénible , comme je l'ai dit ; et personne n'agit de force avec plaisir. C'est là ce qui jette tant d'obscurité sur la question du tempérant et de l'intempérant. L'un et l'autre agissent en sentant chacun en soi des tendances contraires ; le tempérant agit donc par force, à ce qu'on prétend, en s' arrachant aux passions qui le sollicitent; et certainement il souffre, en résistant au désir qui le pousse en un sens opposé. De son côté, l'intempérant agit égale- ment par force, en luttant contre la raison qui voudrait l'éclairer. § 7. Cependant, l'intempérant doit moins souf- frir, à ce qu'il semble ; car le désir ne vise jamais qu'à ce qui plaît, et on y obéit toujours avec une certaine joie. Par conséquent, l'intempérant agit plus volontairement, et l'on peut dire avec moins de raison qu'il agit par force, puisqu'il n'agit pas avec peine et souffrance. Quant à la persuasion, c'est tout l'opposé de la force et de la nécessité ; l'homme tempérant ne fait que les choses dont il est persuadé ; et il agit non par force, mais très-volon- tairement, tandis que le désir vous pousse sans vous avoir préalablement persuadé, parce qu'il n'a pas la moindre part de raison.

§ 8. On voit donc que c'est en ce sens qu'on peut dire

��car il a de très-bonne heure le seti- ces derniers mois qui ressortent du

tinient réel de sa faute; ce que l'ani- contexte.

mal n'a jamais, § 7. L'iutcnipcraiit doit moins

§ 6. Comme je l'ai dit. Au début soicfjrir. Observation profonde. Ou

de ce cliapilre; j'ai du reste ajouté peut même ajouter que,dans bien des

ceci pour indiquer la répétition. — cas, l'intempérant ne souffre pas si

Qui roudrait l'cclaircr. J'ai ajouté sa conscience n'a point de remords,

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