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286 MORALE A EUDÈME.

savoir dans tel cas qu'il s'agit de votre père, et vous agissez comme vous faites, non pour le tuer mais pouf le sauver. Par exemple, les filles de Pélias se trompèrent de cette façon. Ou bien, on se trompe comme se trompent les gens qui donnent un breuvage en croyant^ que c'est un philtre ou du vin, tandis que c'est du poison. Ce que l'on fait par ignorance des personnes et des choses, et des moyens qu'on emploie, est involontaire; et le contraire est volontaire. § 3. Ainsi donc, toutes les choses que l'indi- vidu fait, bien qu'il dépende de lui de ne les pas faire, et toutes les choses qu'il fait sans les ignorer et où il agit par lui-même, doivent nécessairement passer pour des choses volontaires; et c'est là ce qu'on entend par la liberté, par le volontaire. Au contraire, tout ce qu'on fait en ignorant ce qu'on fait, et parce que l'on ignore, doit passer pour involontaire. § h. Mais comme savoir ou con- naître peut s'entendre en un double sens, et qu'il signifie tantôt posséder la science, et tantôt s'en servir actuelle- ment, celui qui possède la science, mais qui n'en use pas, peut en un sens être justement appelé ignorant, et dans Un autre sens, il ne peut pas l'être justement ; par exemple, si c'est par une négligence coupable qu'il ne s'est pas

��la raison. Il semble que ceci vient § 3. Par la liberté, par le voloii-

d'être fait précisément dans le cha- taire. Ce dernier mot est le seul

pitre qui précède. dans le texte.

§ 2. Les filles de Pélias. Elles § à. Peut s'entendre en un double

égorgèrent leur père, sur la promesse sens. La distinction est très-réelle ;

de Médée, qui devait lercssusciter en mais l'auteur ne semble pas en tirer

le rajeunissant. — Que c'est un toutes les conséquences qu'elle porte.

philtre. Voir la Grandi; Morale, livre Voir la Morale à Nicomaque, livre

I, ch. 15, S 2. VIT, ch. 3, § 5.

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