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'2S8 MORALE A EUDÈME.

rintention, après avoir exposé préalablement les question?, théoriques que soulève ce sujet. Le premier doute qui se présente à l'esprit, c'est de savoir dans quel genre se place naturellement l'intention, et à quel genre il faut la rapporter. L'acte volontaire et l'acte fait avec intention sont-ils différents l'un de l'autre ? Ou ne sont-ils qu'une seule et même chose? Quelques personnes soutiennent, et en y regardant de près on peut partager leur avis, que l'intention est l'une de ces deux choses, ou l'opinion ou l'appétit ; car ces deux phénomènes semblent toujours accompagner l'intention. § 3. Évidemment d'abord, elle ne se confond pas avec l'appétit ; car elle serait alors ou volonté, ou désir, ou colère, puisque l'appétit suppose toujours que l'on a éprouvé l'une ou l'autre de ces im- pressions. La colère et le désir appartiennent aussi aux animaux eux-mêmes, tandis que l'intention ne leur appar- tient jamais. De plus, les êtres même qui réunissent ces deux facultés font avec intention une foule d'actes où la colère ni le désir n'entrent pour rien ; et quand ils sont emportés par le désir ou la passion, ils n'agissent plus par intention ; ils sont purement passifs. Ajoutez enfin que le désir et la colère sont toujours accompagnés de quelque peine, tandis qu'il y a beaucoup de choses où intervient notre intention, sans que nous éprouvions la moindre

��se relie à ce qui précède. — Vin- § 3. L'intention ne leur appartient

feH/jon.Ou « la préférence réfléchie » ; jamais. Voir plus haut, cli. 8, § i,

j'ai incliiréreminenl employé l'une ou ce qui a été dit des animaux. Je ne

l'autre expression. — Ou ['appétit, crois pas en effet qu'on puisse jamais

On a vu plus haut, ch. 7, § 2, dans leur supposer une intention dans le

quel sens large ce mot doit être pris, sens vrai de ce mot. Même lorsqu'on

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