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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1294

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entre la volonté et l’intention, c’est que jamais l’intention ne s’applique directement à une fin, mais seulement aux moyens qui mènent à cette fin. Ainsi, par exemple, personne n’a l’intention d’être bien portant ; mais on a seulement l’intention de se promener ou de rester assis en vue de la santé qu’on désire. On n’a pas davantage l’intention d’être heureux ; mais on a l’intention de gagner de la fortune, ou d’affronter même un péril pour arriver au bonheur. En un mot, quand on choisit un parti et qu’on exprime une intention, on peut dire toujours et ce qu’on a l’intention de faire, et ce en vue de quoi l’on a cette intention. Il y a ici deux choses bien distinctes : l’une pour laquelle on a l’intention d’en faire une autre, et la seconde qu’on a l’intention de faire en vue de la première. § 7[1]. Or, ce qui est éminemment aussi l’objet de la volonté, c’est la fin qu’on désire ; et ce qui est l’objet également de l’opinion, par exemple, c’est qu’il faut être bien portant et qu’il faut être heureux. § 8 Il est donc de toute évidence, d’après ces différences, que l’intention ne se confond ni avec le jugement ou opinion, ni avec la volonté. La volonté et le jugement s’appliquent essentiellement à un but final ; mais l’intention ne s’y applique pas.

§ 9[2]. Ainsi, il est clair que l’intention n’est, absolument

  1. L’objet de la volonté… L’objet… de l’opinion. L’opinion et la volonté se confondent alors, en ce qu’elles peuvent toutes deux s’appliquer à des fins.
  2. Ni la conception. Notre langue ne m’a pas offert d’équivalent meilleur. — Le rapport précis à la volonté. C’est là le point véritable de la question. — À la liberté et au volontaire. Il n’y a qu’au seul mot dans l’original, comme plus haut.