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Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1295

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parlant, ni la volonté, ni le jugement, ni la conception. Mais en quoi diffère-t-elle de tout cela ? Et quel en est le rapport précis à la liberté et au volontaire ? Résoudre ces questions, ce sera montrer nettement ce que c’est que l’intention.

§ 10[1]. Dans le nombre des choses qui peuvent être et ne pas être, il y en a quelques-unes qui sont de telle nature qu’on peut en délibérer. Pour d’autres, la délibération n’est même pas possible. Les possibles, en effet, peuvent bien être et ne pas être ; mais la production n’en dépend pas de nous, les uns étant produits par la nature, et les autres l’étant par diverses causes. Dès lors, on ne pourrait délibérer de ces choses, à moins d’ignorer absolument ce qu’elles sont § 11[2]. Mais pour les choses qui non-seulement peuvent être et ne pas être, mais auxquelles peuvent en outre s’appliquer les délibérations humaines, ce sont celles-là précisément qu’il dépend de nous de faire ou de ne pas faire. Aussi, ne délibérons-nous pas de ce qui se passe dans les Indes, ni des moyens de faire que le cercle puisse être converti en carré. Car ce qui se passe aux Indes ne dépend pas de nous ; et la quadrature

  1. À moins d’ignorer absolument…. Ou à moins d’être hors de sa raison.
  2. De ce qui se passe dans les Indes. Je ferai remarquer que ceci pourrait bien être une allusion indirecte à l’expédition d’Alexandre dans l’Inde. C’était à peu près l’époque où Aristote écrivait ses principaux ouvrages. On aurait ainsi la date approximative de ce traité.