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LIVRE III, CH. 1, g -2(5. 315

fluences naturelles, dépassent toutes nos forces, et en général celle de l'organisation humaine ; de même il est tout simple qu'il en soit ainsi pour les émotions de l'àme. Les lâches et les braves sont dupes de la disposition où ils se trouvent. Le lâche se met à craindre des choses cpii ne sont pas à craindre; et celles qui ne sont que très-peu redoutables le lui paraissent extrêmement. Le téméraire , au contraire, brave les choses les plus redoutables ; et celles qui, en réalité, le sont le plus, paraissent l'être à peine à ses yeux. ()uant à l'homme courageux, il recon- naît le danger là où il existe réellement. § 25. Aussi, n'est-on pas vraiment courageux pour supporter un danger qu'on ignore : par exemple, si dans un accès de folie on brave la foudre qui éclate; ni même, lorsque connaissant toute l'étendue du danger, on s'y laisse emporter par une sorte de rage, comme les Celtes qui prennent leurs armes pour marcher contre les flots. Et, en général, on peut dire que le courage des peuples barbares est toujours accompagné d'un aveugle emportement. § 26. Parfois, on affronte encore le danger pour des plaisirs d'une autre espèce ; et la colère même a bien aussi son plaisir, qui vient de l'espoir de la vengeance. Cependant, si quelqu'un entraîné par un plaisir de ce genre, ou par quelqu' autre plaisir, se résout à supporter la mort, ou la recherche

��Quant â l'kommc couvagcux. Que III, cl». 8, § 7. — Le courage ilcs

la raison éclaire, et à qui elle donne peuples haiimrcs. Remarque Irès-

la juste appréciation des choses. juste, et que nos guerres d'Afrique

§ 25. Les Celles. Citation tout à contre les Arabes pourraient vérilier

fait analogue à celle qu'on trouve au besoin. Les evcniples d'ailleurs

dans la Morale à \icomaquc, li\re sont très-nombreux.

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