Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1321

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LIVRE III, CH. I, g 20. 317

blessure. § 28. On peut en dire à peu près autant de ceux qui supportent les dangers par l'expérience qu'ils en ont ; et c'est là le courage de la plupart des soldats. Tou- tefois, il en est ici autrement que ne le croyait Socrate, cpii faisait du courage une sorte de science. En effet, ceux qui sont instruits à monter sur les cordages des navires, ne bravent pas le danger, parce qu'ils savent au juste ce qu'il est ; mais parce qu'ils savent les secours qu'ils auront pour s'en tirer, g 29. On ne peut pas non plus appeler courage ce qui fait que les soldats com- battent avec plus d'assurance ; car alors la force et la richesse seraient l'unique courage, selon la maxime de Théognis, quand il dit :

» Tout mortel enchaîné par la rude misère,

» Ne saurait rien vouloir, et ne saurait rien faire.

Il y a des gens qui, notoirement lâches, savent, par la seule expérience du danger, fort bien le supporter ; ils s'imaginent qu'il n'y a point dé danger sérieux, parce qu'ils croient connaître les moyens de l'éviter; et la preuve, c'est que, quand ils pensent qu'ils ne seront pas défendus par ces moyens, et que le danger s'approche, ils

��Teiifance tl'Acliillo. — Sa bUssurc. veut dire sans doute que les res-

Causée par un? flèche trempée dans sources de toute sorte sur lesquelles

le sang de l'hydre de Lerne. coniplenth-s soldats, quand ils vont à

§ 28. Que ne le croyah Sonate, la bataille ne constituent pas plus le

Opinion de Socrate déjà plusieurs courage que la force et la richesse,

fois réfutée, dans la Morale à Nico- malgré l'assurance qu'elles donnent

maque et dans la Grande Morale. à ceux qui les possèdent — Selon la

% 29. Cor alors la force cl la maxime de Théognis. Le texte ne

richesse... On ne voit pas bien l'en- cite que le commencement de ces

chainement de ces idées. L'auteur vers ; j'ai dû compléter le sens. Voir

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