Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1353

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LIVRE III, CH. VU, ^ 10. 3/i9

contraires vont bien fréquemment de pair, et que l'on voit fort souvent des gens qui sont tout ensemble lâches et téméraires, prodigues en une chose et avares en une autre, en un mot qui sont tout à fait en opposition avec eux-mêmes dans de très-vilaines actions. § lA. Quand ils sont ainsi irréguliers et inégaux dans le bien, ils finissent par trouver le vrai milieu, parce que les extrêmes sont en quelque façon dans le milieu qui les sépare et les réunit. Mais l'opposition des extrêmes, dans leurs rapports avec le milieu, ne paraît pas toujours égale dans les deux sens; et tantôt, c'est l'excès qui domine; tantôt, c'est le défaut. § 15. Les causes de ces différences sont celles qu'on a indiquées plus haut. D'abord le petit nombre des gens qui ont ces vices extrêmes ; et, par exemple, le très-petit nombre de ceux qui sont insensibles aux plaisirs ; et en second lieu, cette disposition d'esprit qui nous fait croire que la faute que nous commettons le plus souvent, est aussi la plus contraire au milieu. § 16. On peut ajouter en troisième lieu que ce qui ressemble davantage au milieu paraît moins contraire ; et tel est le rapport de la témérité à la sage assurance, et de la prodigalité à la générosité véritable.

Nous avons parlé jusqu'ici de presque toutes les vertus qui sont dignes d'être louées ; c'est maintenant le lieu de traiter de la justice.

��§ l/i. Par trouver le vrai milieu. § 16. A la sage assurance. Ou au

Je no sais pas trop si cette observa- courage. — Générosité véritable.

tion est bien juste. J'ai ajouté l'épilliète. — Nous avons

§ 15. Qti'on a indiquée plux haut, parlé jusqu'ici. Ou peut trouver ce

Livre II, cii. 5, ^ 7. rt^sunié bien court et bien insulTipant.

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