Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1373

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LIVRE VII, Cil. II, ^^ 1/j. ;Uii»

trument dont se sert le médecin , tandis que dans la notion du médecin, il n'y a pas celle de l'instrument. On ne songe partout qu'au primitif. §.11. Mais comme le primitif est aussi l'universel, on prend le primitif univer- sellement ; et de Là vient l'erreur. Voilà par suite ce qui fait encore que, pour l'amitié non plus, on ne peut pas expliquer tous les faits par un terme unique ; et du mo- ment qu'une seule et unique notion ne convient plus pour expliquer certaines amitiés, on déclare que ces amitiés-là n'existent point. Elles n'en existent pas moins cependant ; seulement, elles n'existent pas de la même façon. § 12. Mais quand cette primitive et véritable amitié ne s'ap- plique pas bien à telles ou telles amitiés, parce qu'elle est universelle en tant qu'elle est primitive, on se croit quitte pour dire que les autres ne sont pas de l'amitié. § 13. C'est qu'il y a plusieurs espèces d'amitiés ; et telle amitié qu'on nie rentre toutefois dans celles qu'on vient d'indi- quer. L'amitié, répéions-le donc, peut se partager en trois espèces qui reposent sur des bases différentes : l'une sur la vertu, l'autre sur l'intérêt, et la dernière sur le plaisir.

§ l/i. La plus fréquente de toutes les amitiés est l'amitié par intérêt. Le plus ordinairement les gens s'aiment parce qu'ils sont utiles les uns aux autres; et ils

��§ 11. Est aussi l'universel. C'est- §12. Ou se croit quitte. ï\(;\K'i\ûon à-dire que ce même terme sert à peu utile de ce qui vient dY-tre diL désigner tout un genre de choses, qui $ iS- -Se partager en trois espèces. sont très-différentes, quoique com- C'est une liiénrie très-vraie, et très- prises sous une seule et même déno- pratique, si on sait la bien coni- mination. — L'erreur. En d'autres prendre, ainsi que je l'ai déjà fait termes : « Tcquivoque ». roniarquer, dauj la Morale à Nico-

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