Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1410

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��MORALE A EUDEME.

��uniquement de pensées, ni de goûts qu'ils sont d'accord ; car il se peut qu'on désire, de part et d'autre, des choses contraires ; et qu'il en soit ici comme dans l'intempérant, où il y a désaccord fréquent. Mais il faut que des deux côtés la résolution et le désir de faire s'accordent com- plètement, g 5. La concorde d'ailleurs n'est possible qu'entre les gens de bien ; car les méchants, en désirant et en convoitant les mêmes choses, ne pensent qu'à se nuire mutuellement.

§ 6. Il semble que le mot de concorde ne peut se prendre d'une manière absolue , non plus que celui d'amitié. Il y a plusieurs espèces de concorde. La pre- mière, et la vraie, est bonne également par sa nature, ce qui fait que les méchants ne sauraient jamais la con- naître; l'autre peut se trouver aussi entre les méchants, quand par hasard ils poursuivent et ilésirent un même but. § 7. j\Iais il faut, pour que les méchants s'entendent, qu'ils désirent en effet les mêmes choses, de façon à pouvoir tous deux les obtenir en même tenq)S; car, pour peu qu'ils désirent une seule et même chose qu'ils ne puissent point avoir à la fois, ils n'hésitent j^as à se battre pour se l'arracher; et les gens qui sont vraiment

��§ 'j. Comme dans Cintcmpérant. Cdiuitu raison peu gracieuse pour des iimis, et qui obscurcit la pensée, loin (le lu rendre plus claire.

>' 5. Entre les gens de bien. Comme la véritable an)ilié. Seule- mcn, pour l'amitié, on doit se con- naître, tandis que pour la bienveil- lance on peut la rcbsejilir à l'égard

��de gens qu'on Ji'a jamais vus.

Jî 0. D'ttnc manière absolue. Et en une seule acception. — Entre les méchants. C'est plutôt un accord passa-^cr que de la concoi de propre- ment dite.

§ 7. Ils n'ftcsitcnt pas ti se battre. Le texte est moins précis ; mais le sens n'a rien de douteux.

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