Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1449

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LIVRE VII, GH. XIII, § 6. 445

nelle de l'àmc, et que l'intempi'^rant, dont la raison sait ce qu'il fait, descend au niveau du débauché, qui l'ignore? Quand le désir est par trop violent, il bouleverse la raison, qui pense alors tout le contraire de ce qu'elle devrait penser.... Il est donc clair, que, si la vertu est dans cette partie de l'âme, et que l'ignorance soit dans la parli(> déraisonnable, les autres fonctions sont également ren- versées. On pourra, dès-lors, employer la justice avec iniquité et pour faire le mal ; on emploiera la prudence pour agir imprudemment. Mais, par suite, le contraire ne sera pas moins possible. En efiet, si l'on suppose que le vice, en pénétrant dans la raison, puisse changer la vertu qui réside dans la partie rationnelle de l'âme, et la pousser à l'ignorance, il serait bien étrange que la vertu, à son tour, ne changeât pas l'ignorance qui est dans la partie déraisonnable, et ne la forçât pas de penser prudemment et d'accomplir le devoir. Réciproquerpent, la prudence, qui est dans la partie raisonnable, forcera la débauche, qui est dans la partie irrationnelle, à se conduire pru- demment et avec modération, et à devenir ce qu'on nomme la tempérance. Par conséquent, l'ignorance de- viendrait prudente et sage.

§ 6. Mais toutes ces théories sont insoutenables ; et il est surtout absurde de croire que jamais l'ignorance puisse être sage et prudente. Nous ne voyons rien de pareil ailleurs.; et la débauche fait oublier et bouleverse tous les conseils de la médecine, et, dans l'occasion, toutes les règles de la graumiaire Ainsi donc l' un l'igno-

��§ 6. Ainsi donc l'un.... l'igno- iniiitelligibics, comme tout le rcslc ; raucc... J\ii tr;i<luit ces fragments mais leur lîrésriue même dans le

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