Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1459

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LIVRE VII, CH. XIV, § !>0. /i55

ordinaire des choses. Mais, ainsi qu'on a essayé de le l'aire voir, il ne vient pas réellement de la fortune , du hasard; et c'est seulement une apparence trompeuse. ^ 19. C'est que toute cette discussion ne tend pas à prouver qu'on n'a de bonheur que par l'effet de la nature; elle prouve seulement que ceux qui semblent en avoir, ne réussissent pas toujours par suite d'un aveugle hasard, mais aussi par l'action de la nature. Cette discussion ne tend pas davantage à démontrer que le hasard n'est jamais cause de rien en ce monde, mais seulement qu'il n'est pas cause de tout ce qu'on lui attribue.

§ 20. Il est vrai qu'on peut aller plus loin, et demander si ce n'est pas encore le hasard qui fait qu'on désire les choses, au moment oiî il faut les désirer, et de la façon (]u"û faut. Mais alors n'est-ce pas rendre le hasard maître absolu de tout, puisqu'on le rend maître, et de l'intelli- gence, et de la volonté ? On a beau réfléchir et calculer ; on n'a pas calculé de calculer avant de calculer ; et c'est un principe autre qui vous a fait agir. On n'a point pensé à penser avant de penser ; et ceci sans fin. A ce compte, ce n'est plus la pensée, qui est le principe qni fait qu'on pense ; ce n'est plus la volonté, qui est le principe qui fait qu'on veut. Que reste-t-il donc désoiinais, si ce n'est le

��§ 18. On a essaye de le faire voir. § 20. Si ce n'est pas encore le

Un iMJU plus haul, § 9. luisanl, héfulntioii du fatalisme

§ 19. C'est que toute cette dis- jusque dans sa dernière li j pollièse.

cussion. L'auteur sent lui-même le On peut voir, dans THerméneia, des

besoin d'éclaircir sa pensée en la idées analogues à celles-ci, bien

résumanl; mais elle n'en reste pas qu'elles y soient exprimées moins

moins encore fort embarrassée cl éncri^iquement, llerméneia, cli. 9,

fort obscure, nialf^ré ses efforts. ^ li, p. 171 de n)a Iraduclion. —

�� �