Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/1478

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hlh DES VERTUS ET DES VICES.

��CHAPITRE VI.

Des caractères propres et des conséquences des différents vices. Déraison, irascibilité, Iftcheté, débauclie, intempérance.

§1. Le propre de la déraison, c'est de mal juger les choses, de mal réfléchir, de choisir mal ses sociétés, de mal employer les biens qu'on a, et de se faire de fausses idées sur ce qu'il y a de beau et de bien dans la vie. § 2. Les compagnes ordinaires de la déraison, c'est l'inexpérience, l'ignorance, la gaucherie, l'absence de mémoire. § 3. On peut distinguer trois espèces d'irasci- bilité : l'emportement, l'amertune, la fureur concentrée. L'homme irascible ne peut endurer la plus légère négli- gence ; il aime à châtier ; il aime à se venger ; et sa fureur peut s'éveiller pour la moindre chose, pour le moindre mot. § A. La suite habituelle de l'irascibilité, c'est l'excitation de l'humeur et sa mobilité ; c'est l'amer- tume du langage; c'est l'importance donnée aux plus petites choses; dont on se fâche; c'est d'éprouver tous ces sentiments vite et peu de temps. § 5. Le propre de la lâcheté, c'est de se laisser aller à toutes les craintes sans discernement, et surtout à celle de la mort , ou des infir- mités corporelles ; c'est de croire qu'il vaut mieux sauver sa vie à quelque prix que ce soit, que de la perdre avec honneur. § C. Les compagnes de la lâcheté, ce sont la mollesse, l'absence de toute virilité, la crainte de toutes les fatigues, et l'amour aveugle de la vie. C'est aussi unr

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