Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/230

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rrxMi PREFACE.

A CCS préceptes, qui eoncerueul plus parliculière- nient la jeunesse, Kaiit en joint d'autres qui s'a- dressent et peuvent profiter à tout le monde.

La culture de la vertu, ou comme il dit, l'ascétique morale, exige deux dispositions du cœur. Le courage d'abord, et ensuite la satisfaction, que doit procurer l'accomplissement du devoir. Le courage est néces- saire ; car la vertu a des obstacles à combattre ; et souvent, elle n'a pas trop de toutes ses forces pour les vaincre. Bien des plaisirs de la vie doivent être sa- crifiés, et la perte de ces plaisirs pourrait plus d'une fois attrister l'ame, si elle ne plaçait point ailleurs et plus haut son légitime contentement. La devise du courage moral, qui soutient notre résolution dans l'exercice de la vertu, est celle des Stoïciens : Snstine et abstine, c'est-à-dire : Accoutume-toi aux incommo- dités de la vie, et ne sois pas esclave de ses commo- dités. C'est une espèce de diététique pour se conserver moralement sain. Mais ce n'est là qu'une santé néga- tive, qui ne peut être sentie par elle-même. Il faut quelque chose de positif, qui procure la jouissance de la vie et qui soit cependant moral. C'est la satis- faction constante de l'homme vertueux, idée dont Kant fait bien gratuitement honneur au système d'Épicure; c'est la paix intérieure qu'éprouve habi- tuellement le cœur, qui, « conscient de n'avoir violé

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