Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/258

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CGL PREFACE.

peuvent s'adresser les conseils de la science morale. C'est le moyen de perpétuer ces abus de pouvoir et ces révolutions, dont les peuples souffrent non moins que ceux qui les gouvernent. 11 serait digne d'esprits éclairés et honnêtes de n'approuver en politique que la justice, et de ne jamais séparer leur intérêt et leur estime.

J'en ai fini avec l'ascétique morale. Je m'arrête sur le seuil delà politique où elle nous a conduits; et il ne me reste plus qu'à résumer ces longues considé- tions que m'a fournies l'histoire de la science morale, étudiée dans ses plus nobles représentants.

J'ai commencé par tracer le cadre de la science morale, d'après les principes qui, ce me semble, sont admis unanimement aujourd'hui par toutes les con- sciences éclairées et honnêtes. Puis, je me suis de- mandé d'où venait ce généreux héritage, et j'ai dû remonter jusqu'à Socrate et Platon, les vrais fonda- teurs de la morale, qui, depuis eux, n'a pas cessé d'être le patrimoine et l'appui des âmes intelligentes, accrue encore et fortifiée par l'assentimenl du Chris- tianisme. J'ai suivi cette admirable histoire après Platon dans Aristote, dans les Stoïciens et dans Kant, jusqu'à la fin du xviir siècle, faisant, du mieux que

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