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52 MORALE A NICOMVQUE.

nombreux, et qu'ils présentent les nuances les plus diverses, les uns nous touchant de très-près et les autres nous effleurant à peine,- ce serait un travail long et sans fin de distinguer chacun d'eux en particulier ; il nous suffira d'en parler ici d'une manière générale et d'en donner une simple esquisse.

§ 3. S'il est vrai que paraii les malheurs qui nous frappent personnellement, les uns pèsent d'un grand poids sur notre vie, et que les autres n'y touchent que très-légèrement, il en doit être absolument de même pour les événements qui concernent tous ceux que nous aimons. § h. Mais pour chacun de ces sentiments que nous éprouvons, il y a bien plus de différence à les éprouver durant la vie ou après la mort, qu'il n'y en a entre les forfaits ou les catastrophes imaginaires qui défrayent les tragédies, et la réalité de ces affreux évé- nements. § 5. Cette comparaison peut déjà servir à faire comprendre cette différence. Mais on peut aller plus loin encore, et même se demander si les morts peuvent con- server quelque sentunent de bonheur ou d'adversité. Ces diverses considérations font assez voir que, s'il est pos- sible que quelque impression soit en bien, soit en mal, s'étende jusqu'aux morts, cette impression doit certaine- ment être bien faible et bien obscure, ou en elle-même absolument, ou du moins relativement à eux. En tout cas, elle n'est ni assez forte ni d'une telle nature qu'elle

��§ i. Durant la lie ou après la coup moins décidé dans le Traité de

mort. Aristote admet ici de la ma- l'Ame, et dans la Métaphysique. Du

nière la plus formelle la persistance reste, il réduit à fort peu de chose la

de la personnalité après la mort, et sympathie que l'âme peut con-

l'immortalité de Tàmc. Il est beau- server après la mort.

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