Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/643

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LIVRE IV, CH. VIII, § 6. 121

car ce sont là en quelque façon des mouvements de carac- tère ; et de même qu'on juge les corps par les mouve- ments qu'ils font, de même aussi l'on peut juger les ca- ractères à des signes analogues.

^ il. Cependant comme il n'y a rien de plus commun que la plaisanterie, et qu'on se plaît d'ordinaire à s'amuser et même à pousser la raillerie au-delà des justes bornes, il arrive assez souvent que les mauvais plaisants passent pour aimables et pour des gens de bon goût. Ils eu sont loin pourtant, et ils en sont même fort loin, comme on en peut juger par ce que nous venons de dire. § 5. L'adresse ou le tact est encore un avantage de la qualité moyenne que nous louons en ce genre. L'homme de tact sait ne dire et n'entendre que ce qu'il convient à un homme comme il faut, à un homme libre, d'entendre et de dire, îl y a certaines choses en effet qu'un honnête homme peut dire et qu'il peut entendre en plaisantant ; mais la plaisanterie de l'homme libre ne ressemble point à celle de l'esclave, pas plus que celle de l'homme bien élevé ne ressemble à celle de l'homme sans éducation. §6. C'est une différence analogue à celle qu'on peut observer entre les comédies anciennes et les nouvelles. On ne trouvait

��que j'ai essayé de rendre par ces sans éducation. Ce sont des diffé-

(leux mois. rences qui ne cesseront jamais de

§ à. Passent pour aimables. Dans subsister, et qui ne tiennent guère

les sociétés peu délicates. moins à la nature qu'à l'éducation.

§ 5. ^ 2in homme libre. On com- § 6. Les comédies anciennes et les

prend sans peine que toute cette dé- nouvelles. On sait assez quelle fut

îicatessc d'esprit et de mœurs était l'importance de cette réforme dans

interdite aux esclaves, par la force la comédie. Aristophane nous offre

même des choses et par leur situa- l'exemple des deux genres ; et sous

tion socinle. ■ — L'homme bien élevé... ce rapport, le Plulus où il n'y a que

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