LIVRE IV, CH. VllI, i; 12. 123
de défendre des plaisanteries d'un certain genre. L'homme honnête et de bon goût, l'homme vraiment libre sera dans ses relations comme une loi perpétuelle pour lui- même.
§ 9. Tel est donc l'homme qui tient, dans le genre dont nous parlons, ce délicat milieu ; qu'on l'appelle d'ail- leurs homme de tact, homme de bon ton, ou comme on voudra.
§ 10. Quant au mauvais plaisant, il ne sait pas résister au plaisir de railler ; il ne s'épargne pas plus lui-même qu'il n'épargne les autres ; et pour provoquer les rires, il se permet des choses que ne dirait jamais un honnête homme, et quelques-unes qu'il n'entendrait même pas. g 11. L'homme grossier et d'humeur farouche est tout à fait étranger à ces relations de société et n'en fait aucun usage; il n'y apporte rien pour sa part, et il s'y choque de tout, g 12. Toutefois, il semble que c'est une chose tout à fait nécessaire dans la vie que d'y ménager des moments de relâche et d'amusement. On peut donc dis- tinguer dans les relations de société les trois milieux dont nous avons successivement parlé ; tous les trois se rap-
��§ 8. Défendre des plaisanteries § H. Et n'en fait aiicun usage. 11
d'un certain genre. Si le législateur n'en fait même aucun cas; et il af-
iie Ta point fait, c'est qu'il ne le pou- fecte souvent de les mépriser, vait pas, et par la raison qu'Aristote § 12. Une chose tout à fait ncces-
lui-même en donne. Ce sont-là des saire. La même pensée se retiouve
choses où l'homme de goût doit être dans la Politique, livre IV, ch. 13 et
sa propre loi à lui-même. Le législa- livre V, ch. 2, de ma traduction,
tem- n'aurait donc pu intervenir. 2"^ édition. — Les trois milieux. La
§10. Il ne s'épargne pas plus lui- véracité, l'obligeance et la plaisan-
mcme. Parce qu'il a jwrdu toute di- terie délicate, dont il a traité succes-
gnité. sivement.
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