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§ '1. On se rendra compte très-clairement de ce qu'est la science, si l'on veut en avoir une notion précise et ne ])as s'arrêter à des à peu près,'par cette seule observation : nous croyons tous que ce que nous savons ne peut être autrement qu'il n'est; et quant aux choses (jui peuvent être autrement, nous ignorons complètement, dès l'ins- tant qu'elles sortent de la contemplation de notre esprit, si elles sont réellement ou si elles ne sont pas. La chose (jui est sue, qui peut être l'objet de la science, existe donc de toute nécessité ; e-lle est donc éternelle. Car toutes les choses qui existent d'une manière absolue et nécessaire, sont éternelles ; de même que les choses éternelles sont incréées et impérissables. §3. De plus, toute science paraît susceptible d'être enseignée ; et toute chose qui est sue, paraît pouvoir être apprise. Or, tout ce (ju'on apprend, toute notion qu'on acquiert ou que transmet un maître, vient de principes antérieurement connus, ainsi que nous l'expliquons dans les Analytiques ; car toute connaissance quelle qu'elle soit est acquise, soit par induction, soit par syllogisme. L'induction est de plus le principe des propo-
��g 2. Par cette seule observation. S 3. Susceptible d'être enseignée.
C'est là le caractère éminent qu'Aris- C'est là ce qui fiiit que Platon niait
tôle prête constamment à la science, que la vertu fût une science ; comme
Voir spécialement les Derniers Ana- il ne voyait pas qu'elle fût enseignée,
lyliques, livre I, cb. 2, § 1 et suiv. et que toute science s'enseigne, il
]). 7 de ma traduction. • — Si elles en concluait qu'elle n'est pas une
sont réellement. Parce qu'elles science, ainsi qu'on le prétendait. —
peuvent tout aussi bien ne pas être, Dans les Analytiques. Ce sont les
tandis que l'objet propre de la science Derniers Analytiques, livre I, eh. 1,
est étemel et immuable. — Les choses § 1, p. 1 de ma traduction. — Soii
éternelles sont incréées. Aristote a par induction, soit par syllogisme.
sans doute en vue l'éternité du Pour la théorie de l'induction com-
monde. parce au syllogisme, voir les Prc-
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