Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/730

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CHAPITRE V.

De la science et de l’intelligence : l’intelligence, l’entendement est la faculté qui connaît directement les principes indémontrables. — La sagesse ou la parfaite habileté doit être considérée comme le plus haut degré de la science ; elle s’élève au-dessus des biens humains et des intérêts personnels : Phidias, Polyclète, Anaxagore, Thalès. — La prudence, qui est essentiellement pratique, doit surtout connaître les détails et les faits particuliers.

§ 1. Quant à la science, elle est, avons-nous dit, la conception des choses universelles et des choses dont l’existence est nécessaire. Or il y a des principes pour toutes les propositions qui peuvent être démontrées, et pour toute science quelle qu’elle soit ; car la science est toujours accompagnée de raisonnement. Mais pour le principe même de ce qui est connu à l’aide de la science, ce n’est ni la science, ni l’art, ni la prudence qui peuvent nous le révéler ; car d’une part, l’objet de la science peut être démontré ; et de l’autre, l’art et la prudence ne s’appliquent qu’aux choses qui peuvent être autrement qu’elles ne sont. Quant à la sagesse, elle ne s’applique point non plus aux principes de cette espèce, parce que le sage, dans certains cas, doit pouvoir donner des démonstrations

Ch. V, Gr. Morale, livre I, ch. 32 ; Morale à Eudème, livre V, ch. 6.

§ 1. Avons-nous dit. Dans le ch. 2, plus haut, § 2.