Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/736

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21/1 MORALE A NICOMVOUE.

��CHAPITRE VI.

��Rapports de la prudence à la science politique ; elle ne concerne que l'individu et règle, comme il convient, ses intérêts person- nels. L'intérêt de l'individu ne peut être séparé de celui de lu famille et de celui de l'État. — La jeunesse ne peut avoir lu prudence, qui ne s'acquiert que^par une longue expérience. — La prudence ne peut se confondre avec la science ; elle se rap- proche davantage de la sensation.

§ 1. Au fond, la science politique et la prudence sont une seule et même disposition morale ; seulement leur fa- çon d'être n'est pas la même. Ainsi, dans la science qui gouverne l'État, on peut distinguer cette prudence qui, régulatrice de tout le reste et architectonique, est celle qui fait les lois; et cette autre prudence qui, s' appliquant aux faits particuliers, a reçu le nom commun qu'elles por- tent toutes les deux, et s'appelle la politique. La science politique est à la fois pratique et délibérative ; car le dé- cret prescrit l'acte que le citoyen doit faire, et c'est comme le terme dernier de la science. Aussi, ceux-là seuls qui rendent des décrets, passent-ils aux yeux du vulgaire pour des hommes d'État, parce que seuls en effet ils agissent,

��Ch. VI. Gr. Moraie, livre I, ch. 32; haut, livie I, ch. \, $ 9. — Réguta-

Morale à Eudème, livre V, ch. 6. tike de tout le reste. L'est la légis-

§ 1. Architectonique Aristote pa- lation qu'on peut en effet distinguer

rait affectionner ce mot qu'il vient de la pratique, c'esl-ù-dire du manie-

d'employer à la fin du chapitre pré- ment des affaires , dont Aristote

cèdent et qu'il a déjà employé plus semble faire assez peu de cas.

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