Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/737

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LIVRE VI, en. VI, ^ 3. 215

ainsi que les artistes intérieurs obligés de mettre eux- mêmes la main à l'œuvre, g 2. Une autre distinction, c'est (jue la prudence s'applique surtout à l'individu lui-même et à un seul. Elle garde alors le nom général de prudence ; mais selon ses applications, elle est, ou l'économie, c'est- à-dire le gouvernement de la famille, ou la législation, ou enfin la politique, dans laquelle on peut encore reconnaître deux parties distinctes, celle qui délibère sur les affaires publiques, et celle qui rend la justice. § 3. Ainsi donc, sa- voir se rendre compte de son intérêt personnel, c'est une espèce de connaissance qui présente d'ailleurs une grande différence avec la science politique. Celui qui sait au juste ce qui le regarde et qui s'en occupe sans cesse, passe pour prudent, tandis que les politiques, les hommes d'État, ont à soigner les intérêts les plus divers. Et c'est ce qui fait dire à Euripide, dans une de ses pièces :

« Étais-je donc prudent, moi qui pus si bien vivre, » Et jouir comme un sage, obscur aux derniers rangs, » De ces biens que le ciel m'eût donnés non moins grands? » Mais ces ambitieux qui prennent tant de peine, ') Jupiter les condamne »

Les gens qu'on appelle prudents ne cherchent que leur avantage personnel, et l'on pense qu'ils remplissent un devoir en agissant ainsi. Par suite, c'est de cette opinion

��§ 2. Une autre distinction. Très- nomic, c'esl-a-dire... J'ai paraplirasé

réelle, mais qui aurait dCi porter le mot grec.

Aristote à ue pas confondre la pni- § 3. Une grande différence. 11 m\

<lence et la politique, bien qu'au faut donc pas rapprocher tant I;i

fond la politique sans prudence ne prudence et la politique. — Euripide,

soit plus de la politique.— L'cco- dans une de ses pièces. h^VliAocibic,

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