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218 . MORALE A NICOMAOUE.

��CHAPITRE VII.

De la délibération : caractère de la sage délibération ; elle difl'ère de la science; elle suppose toujours une recherche et un calcul ; elle n'est pas non plus un hasard ni la simple opinion. — Défi- nition de la sage délibération : c'est un jugement droit appliqué ù, ce qui est vraiment utile; elle peut être absolue, ou spéciale.

^ i. Il ne faut pas confondre examiner et délibérer, bien que délibérer ce soit examiner quelque chose. Mais quels sont les caractères d'une bonne et sage délibé- ration ? Est-elle une science d'un certain genre, une opi- nion, une rencontre heureuse, ou quelqu' autre chose encore que tout cela? Voilà ce qu'il nous faut étudier.

§ 2. D'abord, elle n'est certes pas une science, puis- qu'on n'a plus à chercher quand on sait. Mais une délibé- ration, quelque bonne et sage qu'elle soit, est toujours une délibération, et celui qui délibère cherche encore et calcule. On ne peut pas dire non plus que la sage délibé- ration soit un heureux hasard, une heureuse rencontre ; car la rencontre hein-euse que fait l'esprit, n'admet point tle raisonnement. C'est quelque chose d'instantané, tan- dis que, quand on délibère, on y met souvent beaucoup de temps ; et Fondit ordinairement que, s'il faut exécutei-

��Ch. vu. Gr. Morale, livre II, ch. 3; lliètes pour reiulre le mol i;iec dans

Morale à Eudîme, livre V, ch. 7. loute sa force.

§ 1. Une bonne et sage ddibcra- § 2. On n'a phis à chercher quand

lion, j'ai dû mcUre ces deux épi- on sait. Parce qu'on est arrivé à la

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