Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/799

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LIVRK YIl, CH. Vil, § 8. 277

des liommes peuvent résister, et qu'on n'est pas capable (le soutenir la lutte, on est inexcusable, à moins que cette faiblesse ne tienne à une organisation particulière ou à ({uelque maladie, comme pour les rois Scythes, en qui la mollesse était un héritage de famille, ou comme les femmes qui sont naturellement beaucoup plus faibles que les hommes, g 7. La passion effrénée des amusements et des jeux pourrait sembler une sorte d'intempérance ; mais c'est bien plutôt de la mollesse. Le jeu est un relâchement, puisqu'il est un repos; et celui qui aime trop les jeux, doit être rangé parmi les hommes qui prennent avec excès le repos et le délassement.

§ 8. Du reste, il peut y avoir deux causes à l'intempé- rance : l'emportement et la iaiblesse. Les uns, après avoir pris une bonne résolution, ne savent pas s'y tenir parce que leur passion les domine ; d'autres ne sont entraînés par leur passion que parce qu'ils n'ont pas réfléchi à ce qu'ils font. D'autres encore, comme les gens qui s'étant chatouillés eux-mêmes ne sont plus chatouilleux au con- tact de leurs camarades, sentent à l'avance et prévoient l'assaut de la passion ; ils se mettent avec vigilance sur leurs gardes, réveillent leur raison, et ne se laissent pas vaincre par les émotions qui les assiègent, qu'elles soient agréables ou pénibles. En général, ce sont les gens vifs et

��iiophante, qui vivait au temps d'A- tateur grec a-t-il lu « Perses» au lieu

ristole, et qui était à la cour d'Ale- de Scythes.

xaiidre. — Pour les rois Scylhes. § 8. Parce qu'ils n'ont pas ré/lc-

Ou s'en fait une idée toute contraire, clii. Ceci ne semble pas s'appliquer ù

et on se les représente ordinairement l'intempérance, qui, dans les théories

comme menanl la vie la plus rude et d'Aristote est toujours accompagnée

la plus sauvage. Aussi un coniincu- de réflexion cl de lutte. Peut-éire

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