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290 MORALE A NICOMAQUE.

politique, on doit étudier profondément la nature du plai- sir et de la douleur; car c'est le philosophe politique qui marque le but supérieur, où, fixant toujours nos regards, nous pouvons dire de chaque chose d'une manière absolue qu'elle est bonne ou qu'elle est mauvaise. § 2. A un autre point de vue, il n'est pas moins nécessaire d'étudier ces grands sujets, puisque nous avons reconnu que les fonde- ments de la vertu et du vice sont les plaisirs et les peines. Cela est si vrai que, dans le langage ordinaire, on ne sé- pare presque jamais le bonheur du plaisir ; et voilà pour- quoi, dans la langue grecque, le mot qui exprime la féli- cité dérive de celui qui exprime la joie.

§ 3. Parmi les opinions diverses sur cette matière, il en est une qui soutient que le plaisir ne peut jamais être un bien, ni en soi, ni même indirectement, et que le bien et le plaisir ne sont pas du tout la même chose. D'autres pensent, au contraire, qu'il y a quelques plaisirs qui peu- vent être des biens, mais que la plupart des plaisirs sont

��xcicnce -politique. Qu'Aiistote met au- arbitraire et fausse, comme celles de

dessus de la Mora'e. Voir plus haut, Platon dans le Cratyle. Schleierma-

livrel, eh. 1, § 9. — Le philosophe cher la juge avec rakon peu digne

politique. Le rôle qu'Aristote prête d'Aristote, Mémoire sur les ouvrages

au politique appartient bien plutôt moraux d'Aristote, p. 331, OEuvres

au moraliste. Id., ibid. Voir plus complètes, 3* partie, tome III.

haut, livre I, ch. 3, §2. §3. Il en est une qui soutient.

§ 3. Nous avons reconnu. Voir C'est le système de l'École Cynique,

plus haut, livre II, ch. 11, § 1. — adopté plus tard par les Stoïciens. —

Voild pourquoi dans ta langue Quelques plaisirs qui peuvent être

grecque. J'ai dû paraphraser le texte des biens. On pourrait reconnaître

pour faire comprendre dans notre dans cette théorie celle de Platon,

langue le rapprochement qu'Aristote ainsi que dans la suivante. A côté de

veut établir dans la sienne. Du reste, ces trois écoles, Aristote a dédaigné

IVtymologie qu'il donne esl tout à fait sans doute de citer l'École Cyré-

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