Page:Aristote - La Morale d’Aristote, Ladrange, 1856.djvu/85

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PREFACE. Lxw

domine la moins bonne. Mais quand par le délaul d'éducation ou quelque mauvaise habitude, la partie moins bonne envahit et subjugue la partie meilleure, alors ou dit de l'homme, en manière de reproche, qu'il est esclave de lui-même et intempérant. Enfin, il remarque que, dans une foule d'occasions, lors- qu'on se sent entraîné par ses désirs malgré la raison, on se fait des reproches à soi-même, et l'on s'emporte contre ce qui nous fait violence intérieure- ment *. Voilà bien la liberté avec toutes ses condi- tions de force et de faiblesse, de gloire et de honte, de grandeur et d'abaissement. Mais comment Platon a-t-il pu soutenir que le vice et la vertu sont invo- lontaires, quand il décrit aussi clairement les phases du conflit ?

Il n'est pas plus exact quand il croit que la vertu est la science, et qu'il suffit de connaître le bien pour le faire. C'est une aberration monstrueuse, si l'on veut, mais très-fréquenle, de savoir qu'on fait mal, et de n'en pas moins commettre la faute que l'on blâme. Cette contradiction flagrante de la raison et

��(1) Platon, Prolagoras, p. lOZj; Lois, I, 8, 26, 31, 62; VIIJ, 120; \, 265; Rcpublifiuc, IV, 216, ct page 2o6. l'exemple de L;once, fils d'Affatlion.

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