celles qui servent à former les syllogismes oratoires ; un grand nombre des faits sur lesquels portent les jugements et les observations pouvant avoir leurs contraires. C’est sur des faits que l’on délibère et que l’on discute ; or les faits ont tous ce caractère, et aucun acte, pour ainsi dire, n’a lieu nécessairement. Le plus souvent, il y a lieu et il est possible de raisonner d’après des faits opposés, tandis que les conséquences nécessaires ne procèdent que d’antécédents nécessaires aussi, comme nous l’avons montré dans les Analytiques[1]. Il résulte évidemment de là que, parmi les arguments appelés enthymèmes, les uns seront nécessaires, et les autres, le plus grand nombre, simplement ordinaires. En effet, ce que nous appelons « enthymème » se tire soit des vraisemblances, soit des signes[2], de sorte que, nécessairement, chacune des premières est identique avec chacun des seconds.
XV. Le vraisemblable est ce qui se produit d’ordinaire, non pas absolument parlant, comme le définissent quelques-uns, mais ce qui est, vis-à-vis des choses contingentes, dans le même rapport que le général est au particulier.
XVI. Quant aux signes (σημεῖα), l’un se comporte comme concluant du particulier au général, l’autre comme concluant du général au particulier. Le signe nécessaire, c’est la preuve (τεκμήριον)[3] ; quant au signe non nécessaire, il n’a pas de dénomination distinctive.
XVII. J’appelle « nécessaires » les signes dont se