Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/270

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exemple, s’il est possible qu’un homme existe, le fait qu’un enfant existe l’est aussi ; car celui-ci est antérieur. De même, si l’existence de l’enfant est possible, celle de l’homme l’est aussi, car celui-là en est le commencement.

VII. De même les choses pour lesquelles on éprouve naturellement de l’amour ou de vifs désirs ; car, le plus souvent, on n’aime ni ne désire ce qui ne peut exister.

VIII. Les choses qui donnent lieu aux sciences ou aux arts peuvent exister ou se produire.

IX. De même celles dont le commencement d’existence est dans des conditions telles que nous pouvons contraindre ou persuader, quelqu’un de les accomplir. Telles, par exemple, celles qui dépendent de ceux dont nous sommes les supérieurs, les maîtres et les amis.

X. Celles dont les parties peuvent exister le peuvent aussi, le plus souvent, dans leur ensemble. Celles dont l’ensemble est possible le sont aussi dans leurs parties : en effet, si l’empeigne, le contrefort et la tige peuvent se faire, la chaussure est faisable ; et si la chaussure l’est, l’empeigne, le contrefort et la tige le sont aussi[1].

XI. De même, si le genre tout entier est possible, l’espèce l’est pareillement ; et si l’espace l’est, le genre l’est aussi. Par exemple, si un navire peut être construit, une galère peut l’être ; et si une galère est faisable, un navire l’est aussi.

XII. Si l’une des deux choses qui se trouvent naturellement en rapport est possible, l’autre l’est pareillement. Par exemple, si le double l’est, la moitié le sera ; et si la moitié l’est, le double le sera.

  1. Traduction conjecturale. — On a lu quelquefois vêtement, au lieu de ὑπόδημα, chaussure.