Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/272

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ce pouvoir et qu’un vif désir nous entraîne ; car, le plus souvent, on satisfait sa passion lorsqu’on le peut : les gens vicieux par intempérance, et les gens honnêtes parce qu’ils n’ont que des désirs honnêtes.

XX. Si une chose a été sur le point d’être faite, elle a dû se faire ; car il y a vraisemblance que celui qui va pour accomplir une action l’accomplisse.

XXI. De même, si un fait s’est produit qui a lieu naturellement avant le fait en question, ou à cause de ce fait : par exemple, s’il a éclairé, il a tonné aussi ; si l’on a essayé, on a fait aussi. Pareillement, si un fait s’est produit qui a lieu naturellement après le fait en question, ou à cause de ce fait, le fait antérieur a dû avoir lieu ainsi que sa cause ; par exemple, s’il a tonné, il a éclairé aussi. De toutes ces choses, les unes se passent ainsi, ou par une conséquence nécessaire, ou la plupart du temps.

XXII. Quant à la non-existence d’un fait, on voit qu’elle s’établit par les arguments contraires à ceux que nous venons d’exposer.

Les arguments relatifs au fait futur sont faciles à reconnaître d’après les mêmes raisonnements ; en effet, ce qui est en notre pouvoir et dans nos desseins existera.

XXIII. De même les choses qui nous sont suggérées par un désir passionné, par la colère et par le calcul, lorsque nous avons la puissance. Pour la même raison, s’il y a en nous un élan ou une disposition à faire immédiatement une chose, cette chose aura lieu ; car, le plus souvent, ce qui est imminent arrive plutôt que ce qui ne l’est pas.

XXIV. De même, si un fait a précédé qui soit de nature à se produire antérieurement. Par exemple, si