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CHAPITRE XX


Sur les exemples, leurs variétés, leur emploi, leur opportunité.


I. Il nous reste à parler des preuves communes à tous (les genres), puisque l’on a parlé des preuves particulières (à chacun d’eux). Les preuves communes sont de deux sortes : l’exemple et l’enthymème, car la sentence est une partie de l’enthymème.

II. Parlons donc, en premier lieu, de l’exemple, car l’exemple ressemble à l’induction ; or l’induction est un point de départ.

Il y a deux espèces d’exemples : l’une consiste à relater des faits accomplis antérieurement ; dans l’autre, on produit l’exemple lui-même. Cette dernière espèce est tantôt une parabole, tantôt un récit, comme les récits ésopiques ou les récits libyques.

III. Il y aurait exemple de la première espèce si l’on disait qu’il faut faire des préparatifs (de guerre) contre le Roi et ne pas le laisser mettre la main sur l’Égypte, en alléguant qu’effectivement, jadis, Darius ne passa (en Grèce) qu’après s’être rendu maître de l’Égypte et que, après l’avoir prise, il passa (en Grèce). Xerxès, à son tour, ne marcha (contre la Grèce) qu’après s’être rendu maître (de l’Égypte), et, une fois maître (de ce pays), il passa (en Grèce) ; de sorte que, si le Roi (actuel) vient à prendre l’Égypte, il marchera (contre nous). Il ne faut donc pas (la) lui laisser prendre.

IV. La parabole, ce sont les discours socratiques comme, par exemple, si l’on veut faire entendre qu’il