Ainsi, par exemple, quand on exhorte à braver un danger des gens qui n’ont pas sacrifié :
ou des gens qui sont plus faibles que l’ennemi :
ou (pour exhorter) à faire périr les enfants des ennemis, bien qu’inoffensifs :
XII. Il y a, en outre, quelques proverbes qui sont en même temps des sentences ; celui-ci, par exemple : « Voisin athénien[4].»
XIII. Il faut encore énoncer des sentences pour réfuter les dictons qui sont dans le domaine public (je nomme ainsi, par exemple, le mot : « Connais-toi toi-même »), ou « Rien de trop, » lorsque le caractère moral (de l’orateur) doit en paraître meilleur, ou que l’on s’est exprimé avec passion. Or on s’exprime avec passion si, transporté de colère, on déclare qu’il est faux qu’on doive se connaître soi-même ; c’est-à-dire que, si (l’adversaire) s’était connu lui-même, il n’aurait jamais eu la prétention de conduire une armée. Le caractère moral sera présenté comme meilleur si l’on avance qu’il ne faut pas, comme on le dit, aimer comme si l’on devait haïr un jour, mais plutôt haïr comme si l’on devait aimer.
XIV. Il faut manifester ses intentions en termes
- ↑ Hom., Il., XII, 143. Cp. Cic., De senectute, § 4.
- ↑ Hom., Il., XII, 143. Cp. Cic., De senectute, § 4.
- ↑ Cp. ci-dessus, liv. I. chap. XV, § 14.
- ↑ C’est-à-dire dangereux ou incommode.