il faut choisir celui des termes de l’alternative qui offre un côté avantageux à la cause[1].
XIX. Un autre lieu se tire de ce fait que les mêmes personnes n’adoptent pas toujours le même parti avant et après, mais tantôt l’un, tantôt l’autre. En voici un exemple dans cet enthymème : « Chassés de notre ville, nous combattions afin d’y rentrer, et, rentrés maintenant, nous la quitterions pour ne pas combattre ! » En effet, ils préféraient[2] alors rester dans leur ville, dussent-ils combattre, et plus tard, ne pas combattre, dussent-ils ne pas y rester[3].
XX. Un autre lieu consiste à dire que telle chose, qui aurait pu être causée par tel mobile, bien qu’il n’en soit rien, l’est ou l’a été. Exemple : si l’on faisait un présent à quelqu’un afin de l’affliger en le lui retirant. De là cette pensée :
et celle-ci tirée du Méléagre d’Antiphon :
Et ce mot de l’Ajax de Théodecte : que si Diomède donna la préférence à Ulysse, ce n’était pas en vue de lui
- ↑ C’est là un de ces préceptes d’Aristote qu’Alexandre, son élève, qualifiait de σοφίσματα (Plut., Alex., 74).
- ↑ On propose de lire ἄν ῃροῦντο, ils eussent préféré.
- ↑ Fragment d’un discours perdu de Lysias rapporté en partie par Denys d’Halicarnasse (Vie de Lysias, § 32). Il s’agit des Athéniens, refoulés au Pirée par les Lacédémoniens en 404 et rentrant en armes dans la ville.
- ↑ Vers d’un poète inconnu. Cp. J. César (De Bello gallico, liv. 1er, § 14) et Claudien : « Tolluntur in altum, etc., » In Ruf, I, 40.