que celui-ci ressemblait plus que tout autre à la prose[1], de même, ils évitent les expressions étrangères au langage de la conversation, ou les termes ornés que recherchaient leurs devanciers et que recherchent encore ceux qui, aujourd’hui, composent des hexamètres[2]. Aussi serait-il ridicule d’imiter ceux qui ne font plus eux-mêmes usage de ce genre de style.
X. On le voit donc, nous n’avons pas à étudier en détail toute la question de l’élocution, mais seulement l’élocution qui se rapporte à notre objet[3]. Quant à l’autre, on en a parlé dans le traité sur la Poétique[4].
CHAPITRE II
I. Telles étaient les considérations à faire valoir. Maintenant, on devra établir que le mérite principal de l’élocution consiste dans la clarté ; la preuve, c’est que le discours, s’il ne fait pas une démonstration, ne remplit pas son rôle. Il consiste aussi à ne tomber ni dans la bassesse, ni dans l’exagération, mais à observer la convenance ; car l’élocution poétique ne pécha sans doute point par la bassesse, mais elle ne convient pas au discours en prose.
II. Parmi les noms et les verbes, ceux-là rendent l’élocution claire qui sont des termes propres. Quant à ce qui a pour effet de lui ôter la bassesse et de lui
- ↑ Cp. Poétique, ch. IV.
- ↑ Des vers héroïques tels que ceux d’Homère.
- ↑ L’élocution oratoire.
- ↑ Poét., ch. XX-XXII.