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Page:Aristote - Poétique et Rhétorique, trad. Ruelle.djvu/336

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tout un travail, parce qu’on ne voit pas à quel membre se rattache la conjonction, si c’est au précédent ou au suivant. Prenons pour exemple le début de son livre. Il s’exprime ainsi : « Cette raison qui existe toujours les hommes sont incapables de la comprendre. » On ne voit pas clairement si c’est après toujours qu’il faut ponctuer[1].

VII. De plus, c’est faire un solécisme que de ne pas attribuer, dans la liaison des mots entre eux, la forme qui convient. Par exemple, le mot voyant, qui n’a pas une signification commune, accordé avec le bruit ou la couleur ; tandis que le mot percevant est commun. Il y a obscurité lorsque tu parles d’un fait que tu n’as pas annoncé, et que tu vas intercaler une grande incidence ; par exemple : « Je me proposais, en effet, après avoir causé avec lui et fait ceci, puis cela, et de telle ou telle manière, de partir » au lieu de : « Je me proposais, en effet, après avoir causé, de partir puis je fis ceci et cela et de telle manière. »


CHAPITRE VI


Sur l’ampleur du style.


I. Voici ce qui contribue à l’ampleur de l’élocution donner l’explication d’un nom à la place du nom lui-même ; ne pas dire un cercle, par exemple, mais « un plan situé à égale distance du point central » ; tandis que, pour obtenir la concision, le nom, au contraire, sera mis à la place de l’explication[2].

  1. On ne voit pas, par suite, si toujours se rapporte à la proposition principale ou à l’incidence.
  2. Périphrase.