Page:Aristote - Politique, Thurot, 1824.djvu/96

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée


sciences que nous venons de dire : il y en a pourtant encore une qui, suivant les uns, est l’économie, et qui, selon d’autres, en est la partie la plus importante. Il faut donc aussi considérer en quoi elle consiste ; je veux parler de l’art de conserver et d’accroître sa fortune. Mais parlons d’abord du maître et de l’esclave, afin de connaître ce qui sert à la satisfaction des besoins les plus indispensables, et de voir si, relativement à cette connaissance, nous ne pourrons pas nous faire des idées plus exactes que celles qu’on a communément aujourd’hui.

3. Car, les uns s’imaginent qu’il y a une science du maître, laquelle est la même que l’économie, la même que l’autorité soit royale, soit politique, comme nous l’avons dit au commencement. D’autres prétendent que le pouvoir de maître est contre ; nature ; car ( disent-ils ) c’est en vertu des lois positives, ou par convention, que l’un est maître et l’autre esclave ; mais la nature n’avait mis entre eux aucune différence. Il n’y a donc pas à cela de justice, puisqu’il y a violence. Or, puisque les biens qu’on possède servent en partie à l’existence de la famille, l’art de posséder doit être une partie de l’économie ; car, sans les moyens de satisfaire à ses besoins, il est impossible de vivre, et de vivre heureux.

4. Cependant, comme il faut aux arts qui ont un but déterminé des instruments appropriés à l’exécution complète de leurs travaux, il en faut aussi à celui qui pratique la science de l’économie. LIVRE