Page:Aristote - Traité du ciel, trad Saint-Hilaire, 1866.djvu/238

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loppent les autres choses. Or comme le mouvement circulaire est parfait en lui-même, il enveloppe tous les mouvements incomplets qui ont une limite et un point d’arrêt, n’ayant lui-même ni commencement ni fin, et étant sans interruption ni repos, durant l’éternité tout entière. Il est pour les autres mouvements le principe d’où ils tirent leur origine, ou bien la fin dans laquelle ils s’arrêtent et cessent. Aussi les anciens ont-ils attribué aux Dieux le ciel et le lieu supérieur, comme étant le seul lieu qui soit éternel.

§ 3[1]. La présente étude sera une preuve de plus que le ciel est impérissable, qu’il est incréé et qu’il est à l’abri de toute atteinte et de toute perturbation mortelle. Il faut ajouter que le ciel ne connaît pas de fatigue, parce qu’il n’est pas besoin qu’en dehors de lui, une nécessité violente le contraigne et lui imprime un mouvement contraire à celui qu’il aurait naturellement ; car tout mouvement contre nature est d’autant plus pénible et fatigant qu’il est plus durable, et qu’il n’est pas conforme à la meilleure disposition possible. § 4. Voilà pourquoi il ne faut pas

    infinité. — Le mouvement circulaire, voir la théorie du mouvement circulaire dans la Physique, chapp. 12 et suiv., pages 529 et suivantes de ma traduction. — Ni commencement ni fin, tout ceci est pleinement d’accord avec les principes développés dans la Physique, loc. cit. — Ni interruption ni repos, il n’y a qu’un seul mot dans le texte grec. — Ils s’arrêtent et cessent, même remarque. — Aussi les anciens, voir plus haut, livre 1, ch. 3, § 6, les mêmes idées développées davantage.

  1. § 3. La présente étude, aussi bien celle qui précède que celle qui suit. — De toute atteinte et de toute perturbation, il n’y a qu’un seul mot dans le texte grec. — Ne connaît pas de fatigue, c’est-à-dire que le système du monde est éternellement immuable. L’expression dont se sert ici Aristote peut paraître assez singulière. — En dehors de lui, j’ai dû ajouter ceci pour rendre toute la force de l’expression grecque. — Tout mouvement contre nature, voir la Physique, livre IV, ch. II, § 7,