Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/118

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tant les moyens diversifiés à l’infini que la nature emploie pour produire infailliblement les mêmes résultats, sensibilité, mouvement, nutrition, il reconnaît l’empreinte évidente d’une intention intelligente, et il n’hésite pas à le proclamer, ainsi que le faisait Anaxagore, dès les premiers temps de la philosophie grecque. « En demeurant toujours, dit-il, dans les bornes que les conditions nécessaires de l’existence prescrivaient, la nature s’est abandonnée à toute sa fécondité dans ce que ces conditions ne limitaient pas ; et sans sortir jamais du petit nombre de combinaisons possibles entre les modifications essentielles des organes importants, elle semble s’être jouée à l’infini dans toutes les parties accessoires. Pour celles-ci, il ne faut pas qu’une forme, qu’une position quelconque soit nécessaire ; il semble même souvent qu’elle n’a pas besoin d’être utile pour être réalisée ; il suffit qu’elle soit possible, c’est-à-dire qu’elle ne détruise pas l’accord de l’ensemble. Aussi, à mesure que nous nous éloignons des organes principaux et que nous nous rapprochons de ceux