Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/140

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saurait dans ces matières nier deux vérités également certaines : la première, que nous avons déjà indiquée, c’est que la vie est apparue sur notre globe à un moment donné avant lequel elle n’y était pas ; la seconde, c’est que, dans les phénomènes physiologiques impartialement observés, il en est qui ne s’expliquent que par la présence d’une force absolument distincte des forces matérielles, lesquelles ne suffisent pas pour nous expliquer les effets de celle-là.

Comme corollaire de cette confusion des forces vitales et des forces physiques, Claude Bernard résume sa définition en disant que « la vie est la force évolutive de l’être. » Mais, ou cette définition ne signifie rien, ou bien elle signifie le contraire de ce que l’auteur croit y trouver. Si c’est la vie qui détermine les évolutions de l’être et son développement, c’est qu’elle est antérieure à ces évolutions, et qu’elle s’en distingue, puisqu’elle en est cause. Les actions physico-chimiques exercent leur influence sur un être qui ne vient pas d’elles, qui tour à tour les subit et les modifie, mais qui les précède. Loin de dire avec Claude Ber-