Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/143

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térieux de la vie animale et peut-être de la nature entière » ; mais il ne tire de ce fait révélateur aucune conséquence, et il persiste dans une erreur peu digne d’un observateur tel que lui.

Chose plus étonnante ! Claude Bernard ne paraît pas avoir défini mieux la science où il a excellé, quand il charge la physiologie « de régir les manifestations de la vie. » Evidemment, la physiologie ne régit pas ces manifestations ; elle se borne à les observer et à les décrire. Ce rôle est assez beau et assez épineux ; il n’est que faire d’y ajouter de nouvelles et inutiles difficultés. On dirait que le physiologiste dispose de la vie, et qu’il peut arbitrairement en créer et en changer les phénomènes. C’est là une conception qui n’a rien de scientifique ; car alors la science serait le roman des choses ; ce ne serait pas la représentation fidèle de la réalité. Qu’on croie, avec Agassiz et avec les plus savants philosophes, qu’une pensée divine est déposée dans l’univers, ou qu’on nie résolument cette pensée, il n’importe guère à la science, qui ne doit d’abord qu’observer les faits,