moins observable que la forme, qui est immobile et qui ne varie pas.
Au point où la science est si glorieusement et si péniblement parvenue, a-t-elle dit son dernier mot ? Evidemment non, par cette raison péremptoire qu’elle a un sujet absolument inépuisable, dans la diversité infinie des êtres et des combinaisons organiques que produit la nature. La science a toujours devant elle une perspective de progrès sans bornes ; c’était sa condition dans le passé ; ce sera sa condition dans un avenir qui n’aura pas de fin. Mais a toutes les époques, quelque brillantes et quelque assurées que soient les conquêtes de la science, elle trouve un sérieux avantage à se rappeler quelquefois à elle-même ce qu’elle est, ce qu’elle possède et ce qui lui manque. Un examen de conscience ne lui nuit jamais ; et les sciences ont d’autant plus de motifs de se l’imposer que leur domaine devient plus étendu et plus compliqué. Il est vrai que, quand les sciences se prennent à réfléchir sur leurs méthodes et leurs procédés, elles mettent de côté leur objet propre pour un objet étranger. Mais en compen-