Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/166

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constamment affermie, qu’il a voulu fonder tout le reste. En ceci, on ne saurait être d’une autre opinion que Cuvier. Son autorité suffirait pour nous décider ; mais une autorité encore plus haute, celle de la raison, tranche la question. La forme extérieure étant ce qui frappe d’abord nos sens, les hommes s’en sont tenus longtemps à cette notion sommaire.

Mais la science ne pouvait pas s’en contenter ; et comme la forme du dehors dépend de l’organisation intérieure, dont elle n’est que le vêtement et la surface, c’est à cette organisation même qu’il faut s’attacher pour savoir ce qu’est essentiellement l’animal. Qu’y a-t-il de plus dissemblable extérieurement que les quadrumanes, les carnassiers, chiroptères ou plantigrades, les amphibies et les cétacés ? Cependant, comme tous ces animaux offrent un caractère commun, qui est d’avoir des mamelles, il faut les réunir dans une seule et même classe, celle des mammifères ; et c’est l’anatomie qui fait éclater la ressemblance qui les rapproche, bien que les uns vivent sur la terre, tandis que les autres vivent dans le liquide, ou parcourent l’air comme les oiseaux.