Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/167

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CLIII C’est donc par l’anatomie que la science doit se conduire ; c’est à l’anatomie de fournir les matériaux d’une classification qui n’ait rien d’arbitraire. Si, chronologiquement, la forme extérieure est la première à se montrer, elle doit, au point de vue de la raison, n’occuper que le second rang. L’anatomie, qui, dans la réalité, ne vient qu’après la notion de cette forme, la précède rationnellement. Bien des fois, Aristote a insisté sur ces rapports intervertis du temps et de la raison, du phénomène et de la substance, de la figure et de l’essence. Il aurait certainement appliqué ses formules habituelles aux relations de la zoologie descriptive et de l’anatomie, si, de son temps, la question eût été ce qu’elle est devenue dans le nôtre ; mais nous pouvons être assurés qu’il accordait a l’anatomie autant d’importance que Cuvier lui-même ; et s’il ne s’est pas prononcé aussi décidément, c’est que la science, alors moins avancée, n’en éprouvait pas le besoin.

Quant à la physiologie, elle ne peut venir qu’en dernier lieu, après l’anatomie et après la description. Quand on connaît la forme du