Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/169

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genre, c’est que la vie n’est apparue sur notre planète qu’à un moment donné, avant lequel elle n’était pas. Certaines conditions des milieux ambiants ont été nécessaires pour qu’elle se montrât tout à coup, sans que rien l’eût annoncée. Mais ce qui prouve irrésistiblement que la vie ne dépend pas de ces conditions exotériques, c’est que ces conditions, bien qu’elles restent, à cette heure, les mêmes qu’à l’origine, sont impuissantes à produire la vie ; et que, depuis la création des êtres animés, aussi loin que la science peut remonter ou descendre dans ces abîmes, tout être vivant, sans qu’il y ait à cette loi une seule exception, a tenu, avant de vivre, à un corps de la même forme que le sien, et vivant avant lui.

Ainsi que le dit Cuvier, l’être animé a tenu à un parent ; ou, selon la formule aristotélique : « L’homme engendre l’homme ». Il y a donc eu « un moment créateur, » selon la belle expression de Littré. Mais depuis ce moment unique, qui recule et se perd dans un inaccessible lointain, la vie ne s’est jamais produite une seconde fois dans sa condition primordiale ; elle a été simplement transmise, dans