Page:Aristote - Traités des parties des animaux et de la marche des animaux, tome I, 1885.djvu/170

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des organismes qui étaient aussi parfaits à l’origine qu’ils le sont aujourd’hui, et dont la succession imperturbable nous confond de plus en plus d’étonnement et d’admiration. L’on sent partout la vie ; nulle part, pas même en nous, on ne peut la saisir directement et la soumettre à l’observation continue et méthodique, comme on y soumet l’organisation matérielle. On ne la surprend que dans ses manifestations, qui trop souvent sont douteuses, et qui changent sans cesse, en nous révélant plus ou moins clairement le principe qu’elles cachent sous leurs multiples apparences.

C’est sans doute cette insurmontable ignorance qui aura porté la physiologie à se faire une science expérimentale, au lieu de se borner à être une science d’observation, comme le sont l’anatomie et la zoologie descriptive. L’expérimentation a de très grands avantages ; mais elle a aussi ses dangers, que la sagesse de Cuvier a signalés plus d’une fois. « Dans quelques sciences, disait-il, on examine des phénomènes dont on peut à l’avance régler toutes les circonstances ; mais il y a d’autres sciences, notamment la physiologie, où les